Ils sont sportifs de haut niveau mais aussi investisseurs dans des entreprises et startups de tous secteurs d’activités.
Leur intérêt est large : mettre un pied dans l’activité professionnelle qui dessinera leur après-carrière, investir dans une société à fort potentiel, envisager une reconversion au sein de cette structure, se former par l’expérience sur les sujets les plus divers (recrutement, gestion, marketing, stratégie, production, distribution, commerce..)
Accompagnés la plupart du temps par des gestionnaires de patrimoine, courtisés pour les revenus qu’ils génèrent durant leur – courte – carrière sportive, certains hésitent encore à confier leur épargne à des fins entrepreneuriales, préférant des valeurs plus conservatrices comme l’immobilier, l’assurance-vie.
Ces derniers mois certains profils de sportifs plus “joueurs” admettent un intérêt naissant, bien que flou, pour les capitaux nouveaux comme la crytomonnaie ou les NFT “Non Fungible Token”(il s’agit d’un actif digitalisé “non interchangeable”). Mais plus encore l’hésitation prévaut encore largement dans ce type de marché émergent.
La fiscalité est l’un des leviers qui risque d’accentuer cette tendance d’investissement des entrepreneurs et des sportifs : la prise de capital dans des entreprises, PME ou startups, devient courante et les opportunités de défiscalisation vont accélérer le phénomène.
/ Un contexte fiscal favorable
Dans une logique d’incitation à l’investissement dans les PME, le gouvernement a en effet mis en place depuis de nombreuses années une réduction d’impôt “Madelin IR PME” et qui permet à un investisseur de bénéficier d’une réduction d’impôt intéressante (25% sur 2022).
Me Lyoma Kogiso du cabinet LK Avocats explique les spécificités de ce dispositif fiscal : “Cette réduction s’adresse aux particuliers, comme les sportifs entrepreneurs, qui investissent au capital d’une PME, entreprise de petite ou moyenne taille.
/ Quel investisseur peut bénéficier de la réduction IR-PME ?
Afin de bénéficier de la réduction IR-PME plusieurs conditions doivent être remplies:
- Le souscripteur doit être une personne physique résidente en France
- Il faut effectuer un investissement en numéraire (cash) soit à la constitution de la société soit lors d’une levée de fonds (c’est le cas le plus fréquent)
- L’investisseur doit conserver les titres reçus pendant au moins 5 ans (il ne peut pas donc investir et sortir juste après !)
- L’investisseur ne doit pas déjà être associé de la société SAUF s’il s’agit d’un investissement de suivi (donc généralement, il faut que l’investisseur investisse dans une société dont il n’est pas déjà associé)
A noter: si l’investisseur souhaite investir par l’intermédiaire d’une holding personnelle, celle-ci doit avoir pour objet social unique “l’investissement dans des sociétés elles-même éligibles au dispositif Madelin”.
/ Quelles sociétés sont éligibles à cette réduction IR-PME ?
Toutes les sociétés ne sont pas éligibles à la réduction d’impôt. Elles doivent respecter certaines conditions:
- Avoir son siège social en France ou dans un état de l’Espace économique européen
- Être créée depuis moins de 7 ans
- Être définie comme PME au sens de la législation européenne (moins de 250 employés et qu’elle réalise un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros. Dans le cas où la dernière condition ne serait pas réalisée, l’entreprise est considérée comme une PME si son bilan annuel est inférieur à 43 millions d’euros)
- Exercer une activité commerciale, industrielle, artisanale ou agricole (ca ne peut pas être une société immobilière ou financière par ex.)
- Ne pas être cotée en bourse
- Employer au moins 2 salariés (ou un salarié dans le cas d’une entreprise artisanale) au bout d’un certain temps
/ Quel montant pour la réduction IR-PME ?
Si toutes ces conditions sont remplies, l’investissement effectivement permet à l’investisseur d’avoir une réduction d’impôt de 25 % de l’investissement.
Les versements sont retenus dans la limite de 50.000 € pour une personne célibataire, veuve ou divorcée ou 100 000 € pour les personnes mariées ou pacsées.
A titre d’exemple, si vous souscrivez 10.000 euros dans une société qui vous inspire, cela vous permet d’être associé d’une société et de bénéficier d’une réduction d’impôt de 2500 euros (sous réserve de respecter l’ensemble des conditions).
/ En pratique, comment bénéficier de la réduction IR-PME ?
Afin de justifier cette réduction d’impôt auprès de l’administration fiscale, la société délivre à l’associé un état individuel de souscription qui sera communiqué lors de la prochaine déclaration sur le revenu.
Dans ce contexte favorable, où un jeune de – 30 ans sur deux souhaite lancer sa propre entreprise, les sportifs peuvent eux aussi se projeter dans l’économie de demain, toutes filières confondues, et booster des projets porteurs pour changer le monde en produisant de la valeur ajoutée grâce à leur réseau et à leur image.